LE TOMBEAU DU SOLDAT INCONNU

 

Dans un coin du cimetière de Bérus, une croix de granit porte ces inscriptions : Tombe militaire - Loi du 4 avril 1873 - Concession à perpétuité au profit de l'Etat – « Ci gît le corps d'un brave militaire mort en défendant sa patrie le 15 janvier 1871 - Priez Dieu pour lui ».

Ce tombeau ne porte pas de nom. L'histoire nous rapporte que le 15 janvier 1871, à la suite de la bataille du Mans et la défaite des troupes Françaises, celles-ci en retraite la veille, par la route nationale, étaient épuisées et redoutaient l'arrivée des Prussiens.

Des francs-tireurs du corps de Mipowski, venant d'Alençon au nombre de 43, paraît-il, s'étaient portés en reconnaissance à la rencontre des premières troupes Prussiennes qui se faisaient précéder de quelques obus d'intimidation, notamment sur les abords boisés.

Il y eût certainement un engagement. Mais la petite troupe Française dut se replier rapidement sur Alençon devant des unités nombreuses du Duc de Mecklembourg, dont l'artillerie arrivait pour prendre position sur la côte de la Feuillère et tirer sur les abords d'Alençon, où se tenaient les défenseurs de cette ville.

Toujours est-il qu'un des francs-tireurs Français fut tué d'un éclat d'obus et resta sur la berne, où il fut dépouillé de tout ce qu'il avait sur lui.

Son identification demeura impossible. La petite unité de ces volontaires supplétifs dits "francs-tireurs" "était-elle inorganisée au point de ne pas avoir le nom de celui qui manquait à l'appel au retour ?

Après la guerre, plusieurs enquêtes et demandes de renseignements parvinrent en mairie de Bérus sans résultat. L'énigme demeure...

Quoi qu'il en soit, le soldat inconnu ne fut pas oublié. Son tombeau est souvent fleuri et le centenaire de sa mort a donné lieu à l'hommage patriotique qu'il mérite.

Extrait des archives de Monsieur MORINEAU Gaston – Mieuxcé

 

tombeau